EDDA poétique : Le Chant de Thrym
Alors voilà, un jour le brave Thor se réveille et qu'est-ce qu'il voit ? Plus de marteau. Le Mjolnir, son bel outil de travail, envolé. C'est comme si on te volait ton gagne-pain, tu comprends ? Alors il hurle à tout-va, il fait un raffut pas possible. Sa bonne femme, Freya, la déesse de l'amour, essaye de le calmer, rien à faire. Il en fait une affaire personnelle, il va partir à la recherche de son précieux marteau.
Mais qui c'est qui l'a volé ? Ah, le vilain géant Thrym. Et qu'est-ce qu'il en fait du marteau ? Il le cache bien sûr, et il met une condition pour le rendre : il veut épouser Freya. Vous imaginez, la belle, la douce Freya, mariée à un géant rustre et mal léché !
Alors Loki, le rusé, a une idée. Il déguise Thor en mariée, voile, robe et tout le tralala. Le voilà qui marche vers Thrym, qui croit voir venir sa promise. Ah, s'il savait ! Le banquet de mariage est servi, et Thor fait honneur à la table. Thrym trouve ça bizarre, une femme qui mange autant, mais Loki trouve une excuse.
Arrive le moment du mariage. Thrym veut donner un baiser à sa promise, mais sous le voile, il voit les yeux rouges de colère de Thor. Là encore, Loki trouve une excuse. Et finalement, Thrym rend le marteau pour sceller le mariage. Quelle erreur ! Car à peine le marteau entre les mains, Thor se déchaîne et tue tous les géants. Quelle histoire !
Notes de l'auteur
"L'histoire de Þrymskviða est intéressante à plus d'un titre. Tout d'abord, elle met en évidence le caractère rusé et malin de Loki, qui est capable de tourner une situation désespérée à son avantage. D'autre part, elle montre Thor sous un jour différent, prêt à se déguiser et à renoncer à sa fierté pour récupérer son marteau.
Mais il y a un autre aspect plus profond dans cette histoire. Le marteau de Thor n'est pas qu'un simple outil, c'est aussi un symbole de pouvoir et de force. En le volant, Thrym cherche à s'emparer de ce pouvoir. C'est une tentative de renverser l'ordre établi, de déstabiliser les dieux. Cela reflète une peur profonde des anciens peuples nordiques : celle du chaos, de la désintégration de l'ordre social et cosmique.
L'histoire montre aussi que les dieux, malgré leur puissance, ne sont pas à l'abri des vicissitudes de la vie. Ils sont confrontés à des problèmes, ils doivent faire face à des défis et des adversités. C'est une façon de les humaniser, de les rendre plus proches de nous.
En somme, le Þrymskviða est une parabole sur le pouvoir, l'ordre et le chaos, sur la fragilité des dieux et sur leur humanité. C'est une histoire pleine d'humour et de rebondissements, mais qui porte en elle des questionnements profonds sur la nature de l'univers et de la vie."