EDDA poétique S2E10 : La Plainte d'Oddrun
Dans le grand foutoir du monde, y avait Oddrun, une beauté qu'aurait pu faire pâlir la lune, les étoiles et toutes ces saloperies scintillantes qu'on nous balance au-dessus du crâne chaque nuit. Oddrun, elle aimait Gunnar, un costaud, un dur, un de ceux qu'ont la merde collée à la semelle et les yeux pleins d'étoiles.
Mais voilà, la vie, cette pute, elle lui colle son frère Atli sur le dos. L'amour d'Oddrun pour Gunnar, ça vire à la tragédie grecque, façon chien galeux qui trottine derrière un os qu'il pourra jamais mordre. Et le temps, cet enculé, il tourne, il tourne...
Puis un jour, voilà qu'Oddrun reçoit la nouvelle : Gunnar et son frangin Hogni, ils sont foutus, massacrés par son cher Atli. Atli qui n'est qu'une ombre, qu'un croque-mort par rapport à Gunnar. La douleur d'Oddrun, c'est une lame de rasoir rouillée qui déchire ses tripes, qui ronge son cœur.
Elle se rend au funérarium improvisé, au cœur de la lande gelée, et là, elle verse des larmes, des flots de larmes, pour Gunnar, pour Hogni, pour cette saloperie d'amour qui lui déchire le ventre.
Alors voilà, Oddrun, c'est nous, c'est toi, c'est moi. C'est tous les pauvres cons qui se font balader par la vie, qui se font embobiner par l'amour. L'amour, c'est pas que du miel et des papillons, non, c'est aussi des larmes et du sang.
Gunnar, c'est le rêve, c'est l'idéal, c'est l'inaccessible. Atli, c'est la réalité, c'est le compromis, c'est le renoncement. Et quand le rêve crève, quand l'idéal s'effondre, c'est toute notre vie qui s'effondre.
La vie, c'est pas que des roses et des bisous, non, c'est aussi des épines et des coups. Et quand ça fait mal, quand ça blesse, quand ça tue, faut pas se laisser faire. Faut se battre, faut résister, faut survivre.
Et les larmes d'Oddrun, c'est pas de la faiblesse, non, c'est de la force. C'est la preuve qu'elle vit, qu'elle ressent, qu'elle aime. Et l'amour, c'est pas une faiblesse, non, c'est une force. C'est ce qui nous fait vivre, ce qui nous fait ressentir, ce qui nous fait aimer. Et c'est ça, la vie. L'amour, c'est la vie. La vie, c'est l'amour.