EDDA poétique S2E17 : Le Chant de Hyndla
Tout commence avec une femme. Freyja, qu'ils l'appellent, et elle est aussi séduisante que le printemps, aussi impitoyable que l'hiver. Elle est l'incarnation du désir, du pouvoir, de la magie. Elle court après son objectif avec une détermination sans faille. Aujourd'hui, elle part en quête de Hyndla, cette vieille géante, vivant loin de tous dans une caverne au plus profond des bois, sa mémoire débordante de généalogies et de lignes de sang.
Freyja ne vient pas seule, non. Elle amène avec elle son protégé, son favori, Ottar, sous la forme d'un sanglier, brillant comme l'or le plus pur. Elle vient demander à Hyndla de raconter l'histoire de ses ancêtres à Ottar, afin qu'il puisse prétendre à son héritage.
La vieille Hyndla, solitaire et retirée du monde, est réticente. Mais Freyja, avec sa ruse et son charme, la persuade. Ainsi commence le chant, la chanson des ancêtres d'Ottar, des guerriers et des rois, des dieux et des monstres, un flux continu de noms et de sagas, un déluge d'histoire et de folklore.
Hyndla chante et chante, sa voix est aussi vieille que les montagnes, aussi froide que la glace, aussi profonde que les abysses. Elle raconte l'histoire de la lignée d'Ottar, jusqu'à ce que Freyja, satisfaite, demande une potion d'oubli pour son protégé, afin qu'il puisse digérer toutes ces informations. Mais Hyndla est amère, et elle refuse, déclenchant la colère de Freyja.
Au terme de leur joute verbale, Freyja part avec Ottar, laissant Hyndla seule dans sa caverne, avec ses souvenirs et ses récits, la laissant à son destin.
Pour ce qui est du commentaire, ce poème est une plongée dans l'histoire et la mythologie, un mélange de généalogie et de folklore. C'est aussi une démonstration de pouvoir, tant de Freyja, déesse de la séduction et de la magie, que d'Hyndla, la vieille géante solitaire avec sa mémoire inépuisable.
C'est une histoire de quête, de désir et d'ambition. Freyja cherche à aider Ottar à revendiquer son héritage, mais en fin de compte, elle échoue à obtenir la potion d'oubli qu'elle demande. Cela montre que même les dieux ne peuvent pas toujours obtenir ce qu'ils veulent.
Enfin, c'est une histoire de mémoire et d'oubli. Hyndla est la gardienne de l'histoire, la détentrice des souvenirs, et elle est seule, isolée. C'est comme si elle était condamnée à se souvenir, à connaître, sans jamais pouvoir oublier. C'est un rappel que la mémoire peut être une bénédiction, mais aussi une malédiction.