La saga de Sven, rune Isa

L'air se fige, les cœurs se pétrifient. C'est ISA qui s'installe, cette rune de glace, cette sentinelle du gel. C'est le grand froid qui s'abat, pas celui qui engourdit les membres, non, celui qui gèle l'âme, qui fait craquer le cœur comme la glace sous le pas trop lourd.

Une tragédie. C'est un mot trop faible pour dire ce qui tombe sur notre guerrier, notre Sven, notre force de la nature. Une tragédie, c'est un mot pour les poètes, pour les sages, pour ceux qui regardent la vie du haut de leurs tours d'ivoire. Pour Sven, c'est un coup de massue, une lame dans le ventre, un cri dans la nuit.

Il perd un des siens. Un frère d'armes, un ami, un complice. Le rire s'éteint, la joie se fait la malle, le bonheur se fait la belle. Ne reste que le silence, ce silence glacé, ce silence qui pèse comme une dalle de marbre sur la poitrine.

Alors Sven se retrouve seul. Pas seul au sens où il n'y a plus personne autour de lui. Non, seul au sens où il n'y a plus personne en lui. Il se sent vide, glacé, figé. Il se sent comme un vaisseau fantôme qui dérive sur une mer de glace, comme un écho qui se perd dans le silence, comme une étoile qui brille dans le vide.

C'est un hiver de l'âme, un gel de l'existence, un isolement du cœur. C'est un voyage sans retour dans les tréfonds de la solitude, une descente sans fond dans l'abîme de l'indifférence, une errance sans but dans le désert de l'indifférence.

Et pourtant, même dans ce grand froid, même dans cette grande solitude, même dans ce grand vide, Sven continue de marcher, de respirer, de vivre. Parce que la vie est ainsi, parce que la vie est une lutte, parce que la vie est une survie. Et qui sait, peut-être qu'au bout du tunnel, il y a une lumière, peut-être qu'au bout de la nuit, il y a un jour, peut-être qu'au bout de l'hiver, il y a un printemps.