
Pendentif en acier inoxydable
Ah, cette foutue guerre ! Elle vous prend par les tripes, elle vous gruge l'âme, elle vous enlève tout ! On s'était retrouvé là, tous ensemble, un foutu bataillon en plein merdier. L'ennemi ? Tout autour, assoiffé, prêt à nous engloutir, à nous broyer les os. Pas une issue, pas une brèche, juste nous, encerclés. Ah la belle affaire !
Mais voilà, il y avait ce truc, cette putain d'étincelle dans le regard de chacun. Un truc qui disait : "Pas aujourd'hui, pas ici, pas maintenant." On était dos à dos, épaule contre épaule, unis, solidaires. T'es pas seul dans ces moments-là, tu fais corps, tu fais bloc. Chaque respiration, chaque battement de cœur, c'était comme si l'ensemble du bataillon respirait et battait à l'unisson.
Et ce médaillon ! Ah ce putain de médaillon ! L'Aegishjalmur ! L'helm of awe qu'ils disent, le heaume de terreur. Un truc ancestral, une légende, un symbole. Chacun de nous en avait un autour du cou. Certains disaient que ça nous protégeait, que ça nous donnait du courage, de la force. D'autres, plus terre à terre, rigolaient, disaient que c'était qu'une foutue babiole, un gri-gri.
Mais moi je vous le dis, quand on est au fond du trou, quand tout semble perdu, faut s'accrocher à quelque chose, non ? Faut croire en quelque chose ! Et ce médaillon, ce simple bout de métal, c'était notre truc à nous, notre totem, notre ancre.
A chaque assaut, à chaque charge, y'avait ce tintement, ce doux bruit des médaillons qui s'entrechoquent. Et je peux vous dire une chose, ça sonnait pas comme de la ferraille, non. Ça sonnait comme un chant, une prière, un appel. Un rappel constant que, quoi qu'il arrive, on est ensemble, liés par cette chaîne invisible, cette fraternité.
Et on a tenu bon. Malgré les blessures, les cris, la douleur. On a tenu parce qu'on était un, uni par ce foutu médaillon, par ce symbole de protection, d'appartenance. On était pas seulement des guerriers, on était des frères. Et l'ennemi ? Il a compris, il a vu dans nos yeux, il a senti cette détermination, cette force. Et il a reculé, il a fui, il s'est dissipé comme un mauvais rêve.
Et nous ? On est resté debout, fiers, intacts. Parce que ce n'était pas qu'une simple bataille, non. C'était une leçon, une démonstration, un cri du cœur. Une preuve que, même encerclés, même à bout, même au pied du mur, tant qu'on a foi, tant qu'on croit en quelque chose, en quelqu'un, on est invincible. Et ce foutu médaillon, il était là pour nous le rappeler, pour nous le montrer, pour nous l'inculquer. Alors, gri-gri ou pas, je le garde, je le chéris, je le vénère. Parce qu'il est le témoin de notre victoire, de notre force, de notre fraternité.