Pendentif en acier inoxydable
Les cornes d'Odin
Deux soudards, avachis après la furie de la bataille, se retrouvaient autour de la table d'une taverne miteuse, se noyant dans des godets de cervoise trouble, leurs regards hagards fixés sur les restes de la journée infernale qu'ils venaient de vivre. L'un d'eux, un vieux briscard barbu, semblait soudain pris d'une curiosité étrange.
"Dis donc," commença-t-il d'un ton rauque, sa voix usée par le cri des combats, "tu sais ce que ça signifie, toi, le symbole des cornes d'Odin ?"
L'autre soldat, un jeune homme au visage marqué par la peur et la fatigue, haussa les épaules, le regard vide. "Pourquoi tu me demandes ça ?" répondit-il d'un ton morose, sa voix tremblante, comme s'il n'avait plus de forces pour se préoccuper de symboles et de légendes en ces heures sombres.
Le vieux soudard poussa un soupir empli d'une sagesse usée par les années de guerre. Il prit une gorgée de cervoise, laissant la mousse blanchâtre se coller à sa barbe en désordre, puis il reprit d'un ton confidentiel : "Allez, va, je vais t'expliquer."
Il entama alors un récit, un mélange de mythes et de réalités, une histoire qui avait traversé les âges, passant de bouche en bouche comme une relique de sagesse ancestrale. Il parla des cornes d'Odin, symbole du dieu tout-puissant de la mythologie nordique, le Père des dieux, le maître des poètes et des guerriers.
"Les cornes d'Odin," expliqua-t-il d'une voix grave, "représentent la soif insatiable de connaissance. Odin était prêt à tout pour acquérir la sagesse, même à sacrifier un œil pour boire à la source de la sagesse universelle. Ces cornes, c'est un rappel que la quête du savoir est une aventure sans fin, que même dans les moments les plus sombres, il y a toujours quelque chose à apprendre, à comprendre."
Le jeune soldat écouta attentivement, les mots du vieux soudard résonnant dans son esprit épuisé. Il semblait trouver une lueur d'espoir dans cette histoire, une lueur qui s'élevait au-dessus des horreurs de la guerre, une lueur qui lui rappelait que, même dans la noirceur, il y avait toujours la possibilité de se nourrir de la sagesse et de la connaissance.
Les deux soudards continuèrent à boire leur cervoise, les cornes d'Odin trônant au centre de leur conversation. Dans cette taverne miteuse, au milieu des vapeurs alcoolisées et de la fumée de pipe, ils trouvèrent un instant de répit, une lueur d'humanité, tandis que les cornes du dieu guerrier veillaient sur eux, silencieuses, mais chargées de la sagesse immémoriale des temps anciens.