Ah, ces nuits sombres, à boire du mjöd comme si c'était la dernière des dernières;!

Dans la grande salle, avec des boucliers alignés contre les murs, les drakkars aux amarres comme de gigantesques serpents marins, prêts à déferler sur les mers et les océans. Tout cela est une farce, non? Une divine tragicomédie jouée par les Nornes elles-mêmes ! Ah, "Destin, Destin, personne n’échappe au destin !", comme disait le vieux Céline

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Des guerriers, des thanes, des karls, des thralls ! Ah, quelle hiérarchie, quel désordre en même temps ! Certains cherchent Valhalla, d'autres seulement la paix, et encore d'autres, qui sait ? Peut-être rien du tout. Ils boivent, ils mangent, ils se battent. Berserkers déchaînés, vikings farouches, tous sous le regard bienveillant des dieux d'Asgard. Odin, le tout-puissant ; Thor, le marteau des géants ; et Freyja, la beauté, l’amour, et la mort !

"Ah, ah, ah ! Vivre sans temps mort et jouir sans entraves !" Que diraient les situationnistes s'ils étaient ici ? Déjà, le skald, ce barde scandinave, prépare sa lyre et sa voix. Il va chanter le Völuspá, les vieux contes, et les sagas héroïques. Ah, tout y passe, les exploits d'Odin, les batailles de Ragnarök, les quêtes des héros et les drames des hommes.

Ô Skald, poète des temps anciens,
Ta lyre chante en runes, pour Odin et les siens.
Eddas et sagas, gravées dans ton cœur,
Chaque vers, un hommage à la bravoure et à l'ardeur.

Varègues de l'Est, Jomsvikings de l'Ouest,
Tes mots comme des flèches, touchent à la fois faible et le reste.
Ton chant, un blót pour les dieux, un skaldskaparmál,
Comme le tonnerre de Thor, résonne dans la grande salle.

Des mots de drakkar, de valkyrie et de kenning,
Ton poème s'achève, le fil du destin en suspens.
Ton chant, pour les vivants, les morts, et ceux en Valhalla,
Le skald termine, sous le regard des dieux, son drápa.