Pendentif en acier inoxydable
Retour à la terre mère : Ancre de l'âme
On s'y fie, tu sais, à ces conneries de médaillons. Faut voir. Dans le foutoir perpétuel de l'océan déchaîné, avec ses vagues à vous broyer les tripes, on s'accroche à ce qu'on peut. Les mecs du drakkar, ils n'étaient pas du genre à philosopher, hein. Pas des bavards, plutôt du genre taiseux. Mais sur leur poitrail, là, juste en dessous de cette peau tannée par le sel et le vent, chaque loustic avait son médaillon. Une petite ancre, tu comprends. Pas grand-chose. Mais pour eux, c'était tout.
Ça leur parlait, cette ancre, tu vois. Plus qu'un bout de métal. C'était comme un pacte avec les dieux, une assurance tout risque. "Avec ça, mon vieux, on rentre à la maison. Coûte que coûte." On pourrait croire à de la superstition de marin déglingué, mais c'est plus que ça. C'est un symbole, une lueur dans le foutoir de la vie, un petit bout d'espoir dans cette immense mer de merde.
Ils n'étaient pas nés de la dernière pluie, ces marins-là. Ils avaient vu des trucs, tu peux me croire. Des tempêtes qui vous remuent les boyaux, des créatures qui donnent la frousse, des batailles où le sang se mêle à l'écume. Alors ouais, si un bout de métal pouvait leur donner un peu de courage, pourquoi pas? Et puis, c'est beau, une ancre. C'est solide, ça tient le coup. Comme eux.
C'est fou comme un petit truc, aussi insignifiant soit-il, peut changer la donne. Quand la mort te susurre des douceurs à l'oreille, que la peur te tord le bide, tu te raccroches à ce que tu peux. Et là, à ce moment-là, cette ancre, elle devient tout. Elle te rappelle qui tu es, d'où tu viens, et surtout, où tu veux aller.
Finalement, c'était peut-être ça, le secret de ces marins du drakkar. Ils avaient trouvé leur ancre, leur point de repère. Et même dans la plus grosse des tempêtes, ils savaient qu'avec elle, ils rentreraient toujours à bon port.