Manches courtes
Matière : coton
Col rond
Visuel en impression numérique
Alors, c’est dans le tumulte, dans le fracas des âmes et des aciers, qu’on les voit surgir, ces spectres d’une antique rage. Ah ça ! Ce sont des ombres noires, des silhouettes de tourments, drapées dans le tumulte des batailles. Les berserkers, ces hordes déchainées, ils invoquent Odin, le père de tous, le souffle de l’univers dans leurs voix rugissantes, leurs cris écorchés. Ils s'enroulent dans les peaux des ours, vastes et imposantes, empruntant la force brute, l’implacabilité de la bête, de la terre rugueuse, du monde sauvage.
Mais les vents soufflent, hurlent, emportent les éclats de métal, les soupirs des mourants. Voici qu’apparaissent d’autres guerriers, les ufeindar, des fantômes d’une autre veine, une autre sève ancienne qui pulse dans leurs veines battantes. Ils murmurent à Tyr, le dieu du ciel, le justicier céleste. Leurs épaules sont drapées de pelisses de loups, douces et féroces, un écho du Nord, de ses landes gelées, de ses cieux étoilés.
Sur le champ de bataille, l’air est dense, lourd des cris, des larmes, de la poudre et de la fureur. Berserkers et ufeindar, chacun à leur tour, déferlent en vagues implacables, des raz-de-marée d'acier, de sang et de feu. Oh, l'horreur ! L’implacabilité est la même, une danse macabre, un ballet de la mort sous les étoiles froides, impassibles. Ils diffèrent, oui, dans les murmures des dieux, dans l'écho des bêtes qu’ils portent sur leurs dos robustes, dans le chuchotement des peaux qui frémissent sous la lueur blafarde de la lune.
Les berserkers, empreints de la rage d’Odin, ils sont le tonnerre, l’éclair, l’orage qui gronde, qui broie, qui dévore. Un déluge de force, une avalanche de destruction. Ah, la sauvagerie de l’ours, l’assaut brutal, la terreur primordiale !
Les ufeindar, eux, sont le vent glacé, la tempête silencieuse, le souffle coupant de la nuit polaire. Ils sont la précision, l’agilité du loup, la morsure aiguisée, l’assaut coordonné, l’écho lointain des contrées désolées, des forêts ténébreuses.
Dans le tourbillon de la bataille, dans l’étreinte mortelle de la guerre, berserkers et ufeindar, chacun à leur façon, déversent le flot de leur colère, la marée de leur désespoir, l’éclat glacé de leur destin. Ils se fondent dans le chaos, s’embrasent dans l’incendie de la destruction, laissent leurs empreintes sanglantes sur la terre ravagée, souillée, marquée à jamais par la fureur des dieux, la rage des bêtes, l’écho brisé des hommes.
